Cochonnet, carreau, mène, Fanny, pointer, tirer... le vocabulaire de la pétanque est riche en expressions pittoresques et termes imagés. Ce lexique présente tous les mots que tout bouliste doit connaître pour comprendre et pratiquer ce jeu de boules. Découvrez les expressions essentielles du joueur de pétanque, du terrain de pétanque aux techniques de tir. Consultez également nos règles officielles pour compléter votre apprentissage.
Les mots fondamentaux de la pétanque
Cochonnet, bouchon ou petit : le but
Petite boule en bois (souvent en buis) vers laquelle les joueurs lancent leurs boules, le but porte plusieurs noms : cochonnet, bouchon, petit, têt ou gari en provençal. "Bouchoun" en provençal signifie "petite boule", d'où le terme "bouchon". Le cercle de lancer doit se situer à une distance de 6 à 10 mètres du but.
Le rond ou cercle
Emplacement tracé au sol depuis lequel les joueurs lancent leurs boules, le cercle (ou rond) mesure 50 cm de diamètre en compétition. Les pieds doivent rester à l'intérieur du cercle pendant le lancer. Cette règle des "pieds tanqués" a donné son nom à la pétanque. Sur un boulodrome, des cercles plastiques remplacent souvent le tracé au sol.
La mène
Phase de jeu d'une partie de pétanque, la mène débute au lancer du cochonnet et s'achève lorsque toutes les boules ont été jouées par les deux équipes. Plusieurs mènes composent une partie qui se joue en 13 points. Un but qui sort des limites du terrain est dit "noyé", et la mène est alors annulée.
Le cadre ou terrain
Terrain de pétanque délimité utilisé principalement en compétition, le cadre (ou boulodrome) mesure officiellement 15 mètres de longueur sur 4 mètres de large. Une boule ou un but qui dépasse ces limites est déclaré "mort" ou "noyé".
Les termes du point
Pointer
Lancer sa boule de pétanque pour la rapprocher au maximum du cochonnet, c'est pointer. On appelle cette action "le point" ou "l'appoint". Le pointeur est le joueur spécialisé dans cette technique. Découvrez toutes les techniques de pointage.
Avoir le point
Posséder une ou plusieurs boules mieux placées que l'équipe adverse, c'est avoir le point. Tant qu'elle n'a pas le point, une équipe doit continuer à jouer jusqu'à reprendre l'avantage ou épuiser ses boules.
Faire un biberon
Placer sa boule collée au cochonnet s'appelle faire un biberon (ou "bibe"). Les expressions "bouchonner" ou "faire un têtard" désignent la même action. Pour un pointeur, c'est le point parfait.
Plomber
Pointer en lançant sa boule en hauteur pour qu'elle s'immobilise rapidement près du but au lieu de rouler, c'est plomber. Les terrains irréguliers ou encombrés nécessitent souvent cette technique.
Faire une portée
Lancer sa boule en hauteur pour qu'elle retombe presque verticalement près du cochonnet s'appelle faire une portée. Pointer à mi-distance entre le cercle et le but constitue une demi-portée.
Devant de boule
Placer sa boule juste devant celle de l'adversaire pour prendre le point et gêner le tir, c'est faire un devant de boule. Cette technique complique le travail du tireur adverse car la boule de devant reste généralement en place.
Le point de l'Anglais
Un point apparemment mauvais mais que l'adversaire ne parvient pas à reprendre s'appelle le point de l'Anglais (ou boule piège). On utilise cette expression quand un point semble facile à battre mais résiste aux tentatives adverses.
Les termes du tir
Tirer
Lancer sa boule pour chasser une boule adverse ou déplacer le cochonnet, c'est tirer. Le tireur est le joueur spécialisé dans cette technique. Sauf en cas de carreau ou de palet, la boule tirée est généralement perdue. Maîtrisez les techniques de tir.
Tirer au fer
Technique classique du tir à la pétanque, tirer au fer consiste à lancer sa boule directement sur la cible sans toucher le sol avant l'impact. Un tireur qui utilise exclusivement cette méthode est parfois surnommé "forgeron".
Le carreau
Coup parfait du tireur, le carreau se produit quand la boule lancée prend la place exacte de celle qu'elle vient de frapper. Le carreau parfait laisse la boule exactement à l'emplacement de l'impact. Le carreau allongé voit la boule rouler vers l'avant, tandis que le recul la fait repartir en arrière. "Estanque", "fly", "œuf" ou "arrêt buffet" sont d'autres noms pour ce geste technique.
Faire un palet
Tirer une boule et rester à moins de 50 cm de son emplacement initial s'appelle faire un palet. À la différence du carreau qui se réalise au fer, le palet peut s'obtenir en tirant devant ou à la raspaille.
Tirer à la raspaille (ou rafle)
Technique où la boule roule sur le sol avant d'atteindre sa cible, tirer à la raspaille (ou à la rafle) est aussi appelé "raspaillette" ou "roulette". Les puristes de la pétanque considèrent généralement cette technique avec dédain.
Faire un trou
Rater son tir en tirant à côté de la boule visée s'appelle faire un trou. La boule tireuse laisse une marque (un trou) dans le sol à l'endroit de l'impact raté.
Faire une casquette
Tir malheureux où la boule tireuse touche la cible par-dessus (sur sa "tête") sans la déloger, la casquette laisse la boule adverse à sa place ou ne la déplace que très peu.
Faire un bec
Toucher une boule sur le côté et faire dévier sa trajectoire s'appelle faire un bec. Au point, cette technique peut être utilisée volontairement pour se rapprocher du cochonnet.
Les expressions des boulistes
Faire Fanny (ou embrasser Fanny)
Perdre une partie de pétanque 13 à 0 s'appelle faire Fanny. La tradition veut que les perdants embrassent les fesses d'une représentation de Fanny (tableau, sculpture ou poterie) exposée dans le club. Une légende lyonnaise du XIXe siècle serait à l'origine de cette expression.
Arriver à bataille
Fin de partie très serrée où les deux équipes ont entre 10 et 12 points, arriver à bataille crée une intensité particulière. Chaque mène peut faire basculer le match, ce qui fait "grossir la galerie" (les spectateurs).
Avoir le bâti-bâti
Perdre son sang-froid dans une phase décisive, par exemple à 12-12, c'est avoir le bâti-bâti. Le joueur stressé rate alors ses coups et perd ses moyens.
Casser le bras
Déconcentrer un tireur par un mouvement ou un bruit intempestif au moment de son geste s'appelle casser le bras. L'arbitre peut sanctionner cette pratique antisportive.
Tuer le chien
Dégager par erreur une boule de sa propre équipe au lieu d'une boule adverse s'appelle tuer le chien. Les débutants commettent fréquemment cette erreur.
Mordre
Dépasser les limites du cercle avec ses pieds au moment du lancer s'appelle mordre. Le joueur qui "mord" commet une faute, et sa boule peut être annulée.
La galerie
Ensemble des spectateurs assistant à une partie de pétanque, la galerie "grossit" quand le match devient passionnant, notamment en fin de partie.
Le gratton
Petit caillou mythique accusé par les joueurs d'être responsable de leurs mauvais points, le gratton est, avec le "pignon" et la "mauvaise frappe", l'excuse favorite des boulistes malchanceux.
Les formules de jeu
Tête-à-tête
Format où deux joueurs s'affrontent individuellement, le tête-à-tête attribue 3 boules à chaque joueur. Cette formule de jeu demande polyvalence : chaque joueur doit savoir pointer et tirer.
Doublette
Format de jeu à deux contre deux, la doublette donne 3 boules à chaque joueur, soit 6 boules par équipe. Ce format équilibre les rôles entre le pointeur et le tireur de chaque équipe.
Triplette
Format classique de la pétanque avec trois joueurs par équipe, la triplette comprend un pointeur, un milieu et un tireur. Chaque joueur dispose de 2 boules, soit 6 boules par équipe. C'est le format utilisé lors de La Marseillaise.
La mêlée
Concours de pétanque où les joueurs s'inscrivent individuellement avant que les équipes soient tirées au sort, la mêlée favorise les rencontres entre boulistes. Ce format convivial permet de former des triplettes ou doublettes au hasard.